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Paris 2024 : la vidéosurveillance algorithmique sera « déployée de manière limitée » durant les Jeux

La volonté des pouvoirs publics d’expérimenter la vidéosurveillance dite intelligente à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) avait suscité de longs et vifs débats en début d’année 2023, lors de l’examen du projet de loi relatif aux JOP de 2024 visant à faire adopter un certain nombre de mesures présentées comme essentielles au bon déroulement de l’événement. Cette vidéosurveillance algorithmique – c’est-à-dire le recours à l’intelligence artificielle pour aider à réagir à des événements prédéfinis – devrait finalement « sans doute être déployée de manière limitée » cet été. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 17 janvier, Michel Cadot, le délégué interministériel aux Jeux (Dijop).
« Le dispositif a été testé dans certains événements récents », a expliqué M. Cadot devant la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, citant notamment « un test à Marseille lors d’un match ».
« Il est assez positif dans ses réponses », a-t-il ajouté, tout en laissant entendre qu’un certain nombre de réglages et de développements sont encore à réaliser, compte tenu notamment du peu de temps dont ont disposé les industriels après l’adoption de la loi olympique, au printemps 2023.
C’est ainsi qu’aucun test de cet outil de surveillance n’a été effectué lors de la Coupe du monde de rugby, qui a eu lieu à l’automne 2023, a précisé le Dijop. « On est un peu juste, on le savait, à partir du moment où ce [dispositif] n’avait pas été retenu dans la loi sécurité globale, il y a trois ans », a-t-il relevé.
« On n’est pas en mesure aujourd’hui d’identifier toutes les manifestations auxquelles cela pourrait s’appliquer, on ne sait pas si cela sera prêt au moment de la Coupe du monde de rugby », avait d’ailleurs prévenu, en mars 2023 lors de l’examen du projet de loi olympique, le président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, Sacha Houlié (Renaissance).
Cet été, durant les Jeux, c’est essentiellement « dans des zones de forte densité, par exemple dans le centre de Paris autour des sites, et avant les contrôles » que les équipements de vidéosurveillance dite intelligente devraient être mis en place.
« Là où il y aura des probabilités de rassemblement de population en nombre », a détaillé M. Cadot, rappelant que l’objectif est de « permettre d’identifier des colis abandonnés, des voitures stationnées où ce n’est pas autorisé… et d’aller vérifier ».
« On a un schéma extrêmement protecteur qui sera mis en place », a-t-il ajouté, mentionnant le fait que cela nécessitera « un arrêté du préfet de police soumis à la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés] ». La loi prévoit également que les algorithmes « ne traite[ront] aucune donnée biométrique et ne mett[ront] en œuvre aucune technique de reconnaissance faciale ».
Si les pouvoirs publics ont souhaité que l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique soit autorisée avant même les Jeux, en vue d’être opérationnelle durant l’événement, cette expérimentation se poursuivra au-delà de l’été, jusqu’en mars 2025.
Interrogé, mercredi 17 janvier, par les sénateurs sur le risque de devoir en urgence mobiliser les réserves de l’armée, la police et la gendarmerie pour pallier un manque d’effectifs des entreprises de sécurité privée, le délégué interministériel aux Jeux, Michel Cadot a répondu que « l’objectif est de limiter ce recours au minimum ». Il ne l’a pas écarté, même s’il a rappelé que les pouvoirs publics ambitionnent de former 28 000 personnes aux métiers de la sécurité (dont 20 000 en Ile-de-France) afin de réduire le déficit de main-d’œuvre de ce secteur en vue des Jeux.
« A fin novembre 2023, en Ile-de-France, on est à 15 000 personnes formées et 9 600 ayant bénéficié d’un recrutement », a-t-il détaillé, reconnaissant que l’enjeu est faire en sorte que les personnes recrutées soient ensuite réellement affectées aux JO, pour lesquels les besoins sont en moyenne de 18 000 postes à tenir chaque jour (24 000 au pic). Le Comité d’organisation des Jeux (Cojop) doit finaliser la totalité de ses contrats mi-février
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Philippe Le Coeur
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